Pour ma dernière expédition 2022,
je pars voguer aux alentours du Tropique du Capricorne.
Je m’acclimaterai par paliers désertiques pour flirter
avec la haute altitude de la Cordillère des Andes.
J’ai pour objectif l’ascension de l’un ou des deux volcans voisins,
le Lascar et le Licancabur.
Puis je rejoindrai la partie sud de l’Altiplano bolivien
en quête de la Salar d’Uyuni et des lagunes nuancées du Sud Lipez.
De retour au Chili, je rallierai par bus la purmamarca
de ma chère et adorée terre d’Argentine.
Récits et photos en 4 parties.
Après une peu plus de 15 heures de vol, j’atterris à Santiago de Chili. Sous les nuages et malgré une faible visibilité, la cordillère des Andes me semble moins enneigée depuis son survol que lors de mon précédent séjour ici en janvier 2020. Ici la neige et le blanc vont et viennent.
Santiago… Immersion en taxi dans cette fourmilière tumultueuse et mouvementée ville d’Amérique du Sud. Je n’avais pas connu Santiago en 2020 car bloquée par de violentes manifestations sociales. Je vis tout de suite ce mélange de vie trépidante et bruyante des grandes villes du continent paradoxale à la la lenteur et au calme de leurs faubourgs.
Quelle ville gigantesque quand je l’observe depuis le Cerro San Cristobal accessible par un funiculaire que j’emprunte avec la fainéantise du voyageur descendant d’un vol transatlantique.
Le lieu de culte là-haut y est impressionnant.
Je profite aussi de visiter la dernière demeure du poète Pablo Neruda. Celle construite et aménagée pour son illégitime, grand et dernier amour. Ensemble, ils sont enterrés et réunis dans l’autre villa du poète de la Isla Negra côte Pacifique, fermée aussi lors de ma visite en 2020.
De retour à l’hostal Eco-Hostal Tambo Verde, je cuisine et je dîne de pâtes aux tomates et coriandre, le tout déniché dans une petite épicerie du barrio Bellavista.
Le lendemain matin tôt, retour à l’aéroport pour un vol vers le Nord, Calama et bus jusqu’à San Pedro au milieu du désert d’Atacama. La ville est endormie. Pas un nuage dans le ciel, la luminosité est parfaite. Prémices des cieux purs d’Atacama.
Le soleil levant dessine au loin les crêtes des sommets de la Cordillère qui surplombent Santiago… Départ pour le Nord.
Le vol se fait en parallèle de la Cordillère à droite et du Pacifique à gauche. Un couloir grisant. Je me questionne sur l’existence un jour d’une expédition qui la traversa d’une part à l’autre.
À mon arrivée à Calama, je saute dans un bus direction l’oasis d’Atacama. Cette route est aussi la route vers le Paso Sico, porte d’entrée vers le nord-ouest de l’Argentine. Et voilà… ici, au bout de quelques kilomètres, le temps semble s’être arrêté.
Descendue à San Pedro, le voilà… dressé devant moi, le géant aux pieds de sel, le volcan Licancabur. L’objet de mes rêves depuis plusieurs semaines, presque une véritable obsession pour moi.
Je reprends mes esprits, je règle d’abord les dernières formalités pour mon départ en Bolivie le 10 décembre (bus, douanes, co-voiturage, logement et repas chez l’habitant).
J’organise aussi ici les paliers d’altitude, les ascensions de volcans et je commencerai par le Lascar à un peu plus de 5500 mètres pour m’acclimater.
San Pedro sera mon camp de base pendant 10 jours.
Quelle chance, quelle chance de pouvoir observer ces paysages, la grandiosité, la magnificence de cette planète.
Je ne vais pas vous parler des déchets de la concentration humaine, du monopole des sodas et autre mal bouffe, de l’obésité galopante… Je vous laisse le deviner.
D’ici, je m’emploie à vouvoyer la lenteur et la patience ce qui ne fait pas spécifiquement parti de mon rituel quotidien. J’ai cependant toujours soif d’apprentissage.
Levée à l’aube chaque matin, comme à mon habitude, je me prépare de petits déjeuners frugaux. S’en suit la poursuite de la lecture d’ouvrages d’écrivains voyageurs. La lenteur …
J’arpente chaque jour les ruelles de San Pedro toujours en quête du géant aux pieds de sel, le volcan du peuple. La patience…
Le hasard n’est pas à prendre en compte. Les volcans décident et consentent à votre présence. Dimanche sera le Lascar, père mythologique de la femme montagne Kimal, exilée loin de son amour que fut le Licancabur.
L’organisation du Licancabur demeure encore et toujours complexe. Mais je peux maintenant presque envisager l’ascension la semaine prochaine ou aux alentours du 14 décembre à mon retour du Sud Lipez. L’expédition se fera sur deux jours par la voie bolivienne avec une ascension finale de nuit.
Mais vais-je être dans la capacité et être acceptée à vouvoyer la haute altitude de ces sommets culminant à presque 6000 mètres ? L’apprentissage…
Une fin d’après-midi, je consens à partir avec quelques personnes vers la vallée de la Lune qui sépare Kimal du Licancabur. Je chéris normalement ma solitude. Au début renfermée, j’accepte de partager avec le groupe mes différents voyages. Les personnalités sont diverses mais cet apprentissage est enrichissant pour tous. On se quitte au soleil couchant courant vers la chaleur de nos hostals. Les nuits désertiques sont glaciales. Je prépare vite mon dîner en écrivant.
Le lendemain matin, à 5 heures, c’est le départ pour les 5592 mètres du volcan Lascar. La porte d’entrée, l’interrogation… si je réussis, si j’atteins ce palier alors je serai invitée à contempler les larmes que Licancabur retient à l’intérieur de son cratère. Une belle fenêtre météo s’annonce et et l’expédition est prévue, depuis la Bolivie, quelques jours plus tard.
La route vers le volcan Lascar traverse le village de Talabre, village géré par les communautés indigènes d’Atacama.
Pour cette ascension, comme pour toutes les autres, la présence d’un guide de haute montagne est obligatoire pour des raisons de sécurité bien évidentes. Le guide porte sur lui oxygène, première médication mais aussi feuilles de coca, ancestrale méthode pour le mal aïgu des montagnes. Je me refuse d’y toucher. Christian sera mon guide pour le Lascar, un des volcans actifs du Nord Chili mais peu dangereux.
Après l’enregistrement au bureau de la communauté de Talabre, nous suivons une piste jusqu’à la Laguna Lejia, à travers l’altiplano bien différente du sol désertique. Le soleil se lève et nous pouvons apercevoir les fumées soufrées qui s’élèvent de la montagne de feu. La laguna Lejia, est notre stop pour le petit déjeuner et une vraie contemplation que propose le miroir des différents volcans. C’est une situation réunie et unique. La météo est parfaite : ciel entièrement dégagé, soleil chauffant dans le dos, peu de vent…
Avant de débuter le sentier, au pied de la montagne, il est un rituel de la remercier et de demander sa protection.
Mon guide, Christian, m’explique une nouvelle fois les techniques de respiration en altitude et nous partons avec lenteur pour s’acclimater direction le sommet du cratère du volcan Lascar. Tout se passe bien, mon pouls est régulier, les battements cardiaques normaux, pas de maux de tête ni d’autres signes du mal de l’altitude…
Arrivés au sommet à presque 5600 mètres, nous faisons une pause bien méritée après plusieurs heures de marche.
Nous décidons de poursuivre sur les bords du cratère. Mais une masse d’air froid fait une apparition brutale et me glace les doigts. La tempête arrive… Incroyable revirement de situation quand on se souvient du ciel pur que nous avions eu en partant. Le vent monte et la neige arrive. Première tempête de la saison. Premières neiges depuis 6 mois…
Le sommet en poche, nous rebroussons chemin par prudence. Les bourrasques de flocons et de grêle dans le dos. Je décide de descendre vite. J’ai pris un peu plus d’assurance dans les descentes entre les différentes randonnées alpines et la traversée de l’île de la Réunion. Ca ne m’empêche pas de glisser sur le sol volcanique et de me retrouver élégamment sur le…. Décompression oblige, les rires vont se mêler à à la météo quasi dantesque jusqu’à l’arrivée. La tempête nous ayant rattrapé grande vitesse, elle nous encercle. Je m’engouffre dans le 4×4 posté à notre arrivée et nous retournons dans la chaleur désertique d’Atacama.
Et bien comme Tesson le dit. J’ai une immense indifférence pour le luxe de la sophistication. Mon luxe il est ici, il est partout dans la nature et les grands espaces.
les bonnes adresses à San Pedro de Atacama
Hostal Mamatierra 💚
Lavanderia Juyaclo
Restaurant Estrella Negra 💚
Pizzeria El Charrua
Boulangerie La Franchuteria 💚
Feria Artesanal San Pedro de Atacama
Roots Café 💚
Café Andino 💚
Qui m’équipe pour mes aventures ? Espace Montagne – Rouen
Qui me fournit une trousse complète de secours ? La Pharmacie des Pommiers – Cambremer