Ultime récit de mon voyage en Amérique du Sud.
De bus en bus, de la Bolivie en repassant par le Chili,
je suis maintenant arrivée en Argentine dans la province de Jujuy
et la Quebrada de Humahuaca,
inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Après une journée de repos entre deux bus, je repars de San Pedro de Atacama un matin de la mi-décembre. Il est presque d’usage pour les bus sud-américains de partir et d’arriver en retard. Celui en partance pour l’Argentine ne dérogera pas à la règle… Même si l’attente au soleil levant du désert nord chilien est plus réconfortante que celle dans la nuit froide bolivienne. Il faut également de nouveau patienter aux passages des frontières mais cette fois nous n’avons pas laisser de voyageurs en chemin.
Arrivée avec 4 heures de retard à San Salvador de Jujuy, je file en taxi vers Estela et Luis qui m’hébergent dans leur chambre d’hôte pour la nuit à Yala. Ils m’emmènent chercher mon dîner de peur que je tombe sous la pluie et des chiens errants. Comme si j’avais peur de tout ça !
Le couple de retraités est d’une bienveillance parentale avec moi. Le lendemain, pas le choix, ils m’emmènent en ville, à Jujuy. De là je me permets une voiture de location pour 5 jours afin de remonter la quebrada de Humahuaca, inscrite patrimoine mondial de l’UNESCO. Je roule au nord, d’abord vers Humahuaca au pied de la sierra del Hornocal et ses quatorze couleurs, puis Tilcara avant de rejoindre Purmamarca pour y passer les fêtes de Noël.
En chemin vers la montagne colorée d’El Hornocal (4761 m), je prends en stop un couple de Buenos Aires, venu profiter de cette haute vallée. Les amoureux semblent moins habitués à l’altitude que moi. Il faut dire que j’oscille entre 2500 et 6000 mètres depuis plus de 15 jours… Je les laisse pour partir profiter seule des quatorze couleurs des serranías. A mon retour, ils me convient à être le témoin de leur demande commune en mariage. Je les redescends à l’entrée d’Humahuaca et nous nous souhaitons une belle vie.
Je m’en retourne à ma chambre mais une ombre guette… Il arrive, au long cours, que le voyageur se sente dépourvu d’audace et de joie à certains endroits. Certains lieux en sont dénués. J’ai ressenti cela à Humahuaca comme peu de fois. Cela devait arriver sûrement après les environnements majestueux traversés.
Je décide de m’échapper un jour plus tôt pour rejoindre Tilcara, un peu plus au sud. Tellement pressée ce matin-là que je jette mon sac à dos dans le coffre avec les clés de la voiture ! Un couac : mon espagnol est sommaire, et loin de me permettre d’expliquer que je suis enfermée à l’extérieur de ma voiture avec toutes mes affaires à l’intérieur de celle-ci. Je tape à la porte de la maison voisine et je pense être parvenue à me faire comprendre puisque je suis heureusement dépannée une heure plus tard mais une toute juste heure avant la fameuse finale Argentine-France…
Je rejoins Tilcara et ma petite cabane salutaire sur les hauteurs du village. Sans véritable passion pour ce « sport » qu’est le foot, je suis cette finale en live avec les commentaires de mon fils. Le malheureux, tellement déçu d’avoir perdu. Les cris résonnent et la ferveur s’annonce… Je descends dans le village pour m’imprégner de la liesse du peuple argentin tellement enchanté de leur victoire. Quelle joie ressent ce village, petite proportion de la population d’Argentine en général. Mais ici, elle est bien bien loin la capitale ! Je m’endors tôt loin des cris des supporters.
Au petit matin, le village est immobile. Toute porte est close y compris le jardin botanique et les ruines incas que j’avais au programme aujourd’hui. Je vérifie mon sac et j’ai assez de combustible (eau) pour partir randonner. Je longe un canyon et un cours d’eau pour atteindre la Gargantia Del Diablo et sa cascade.
Le vent des Andes se lève, l’orage arrive, je descends face aux couleurs sédimentaires des montagnes de la Quebrada. À mon retour, je peux enfin bénéficier des étals de légumes et fruits du mercado municipal. Un succulent régal végétarien s’offre à mon dîner. Les chiens errants hurlent et l’orage gronde.
Les jours passent… Depuis le commencement, comme le vent des Andes, ce voyage tourbillonna entre intensité et lenteur du temps. En Argentine depuis plusieurs jours, j’ai pu évoluer à l’intérieur de la Quebrada de Humahuaca où se ressent un authentique attachement à la terre, à la culture et aux traditions. On est bien loin de la frénésie de la consommation et de l’agriculture intensive…
Après la fourmillante Humahuaca, l’hypnotisante chaîne de montagnes de l’Hornocal, Tilcara et ses cultures douces, le désert de sel des Salinas Grandes, je suis de retour un matin dans le centre-ville de San Salvador de Jujuy ou Jujuy (RouRouille) comme elle est nommée ici afin d’y trouver un transport en commun.
La chaleur y était tropicale. Quelle variété météorologique vécue entre les différents déserts d’altitude, les volcans, les cols, les sommets, les plaines et les vallées…
Depuis le terminal de bus, je parcours les multiples kiosques des compagnies pour rejoindre le village de Purmamarca. Le peuple argentin, toujours bienveillant, ne laisse pas un hôte solitaire.
Je suis suivie et conseillée.
Un bus à 11h15 ?! Parfait ! Il est en partance pour la Quiaca, à la frontière bolivienne mais fera escale à Purmamarca. Ses haltes sont multiples, tantôt pour des écoliers, tantôt pour des villageois au bord de la route qui apostrophent le chauffeur. Nous échangeons tous des sourires à chaque arrêt.
Arrivée à Purmamarca, ville de la terre vierge, pas de foule… Le village est paisible. Quelques simples ruelles organisées autour de la pittoresque place centrale, lieu de commerce pour les communautés de tisseurs de laines.
La colline aux sept couleurs est le lieu de contemplation qui accompagne chaque pèlerin ici.
Je me mets en chemin le matin suivant. Il faut s’échapper des sentiers, prendre de la hauteur pour bénéficier d’autres perspectives. Je m’enfonce alors le long des lits de ruisseaux aujourd’hui à sec. Je suis la trace des troupeaux. Espérant ne pas être débusquée par quelques ânes comme cela m’est arrivé quelques jours auparavant sur la route du désert de sel des Salinas Grandes.
Le silence… Quel silence…. Quelle grandeur toujours dans les paysages argentins…
Noël se passe dans le silence et l’introspection. Et voilà arrivait la fin du voyage.
Dans la nuit du 25 au 26, je montais dans un…. énième bus qui traversera à nouveau les frontières pour rejoindre lentement Santiago du Chili, porte d’entrée et porte de sortie de mon escapade dans les Andes.
les bonnes adresses
B&B Kalimera, Yala, Jujuy 💚
Hostel Giramundo, Purmamarca
Epicerie El Molle, Purmamarca 💚
Posibilidades posibles Arte Bar, Purmamarca 💚
Cabanas Malka, Tilcara 💚
Mercado municipal, Tilcara
La Casa de Champa, Tilcara 💚
El Puente Cafe, Tilcara
Jardin botanique, Tilcara 💚
Restaurant Julieta Limon y Sal, Humahuaca
La croissanteria de Viaje, Humahuaca
Qui m’équipe pour mes aventures ? Espace Montagne – Rouen
Qui me fournit une trousse complète de secours ? La Pharmacie des Pommiers – Cambremer