Nicolas Bouvier, écrivain voyageur suisse, disait que la vertu d’un voyage est de purger sa vie avant de la garnir. L’un de ses ouvrages, L’usage du monde, m’aura accompagné jour après jour. Bouvier avait vogué vers l’ouest. De mon côté, j’avais pris la décision de traverser son pays natal d’est en ouest sur la Via Alpina, le chemin des cols alpins et bien d’autres. 21 jours de marche de la frontière orientale aux contreforts du massif des Dents Blanches.
Le 29 juillet, quai de la gare de Genève Cornavin, nous nous séparons après nos quelques jours habituels et providentiels en famille. Mon frère rentre chez lui, ma soeur et mon fils prennent la direction de la Normandie pendant que je traverserai vers l’est. Résidente suisse des années 2000, je n’avais jamais dépassé le canton de Berne et me voilà 20 ans plus tard à l’extrême orient du pays.
Je débarque à Sargans, point de frontière du canton de Saint-Gall et de la principauté du Liechtenstein. C’est le point de départ de ma traversée en solitaire de la Suisse par la célèbre et historique Via Alpina.
La Via Alpina est un projet d’intégration européenne où l’on découvre à pied le patrimoine humain et culturel des Alpes. Elle permet de traverser huit pays et mène à travers l’arc alpin, de la mer adriatique à la mer méditerrannéeene. La partie suisse va de Sargans à Montreux, du Rhin au lac Léman qui fera office de mer cette année.
L’été passé, j’avais bouclé la traversée des Alpes du Léman à la Méditerranée (tronçon français de la Via Alpina). Il me restera donc à accomplir le trajet adriatique.
La traversée helvétique se fait sur 18-19 jours avec le passage de 14 cols. Le dénivelé est assez important, car il s’agit de monter et de descendre chaque jour. Il est capital de prendre en compte ce paramètre dans la préparation de cette classique suisse de la longue distance, surtout lorsqu’on est issu d’une région non montagneuse. Le pays d’Auge est valloné mais ne se compare pas avec les cimes alpines...
J’en fais couramment l’expérience les premiers jours. Cette fois-ci, je débute dans la souffrance des premières étapes, sous l’étuve accablante, face à l’acclimatation directe aux changements de pression atmosphérique, aux pas montagnards et aux descentes interminables.
Mais le chemin présente une telle beauté. Il en presque luxueux lorsqu’il vous est offert d’abandonner votre tête brulante aux cascades ou vos pieds souffreteux à la traversée de rivières aux eaux glacées. La marche est somptueuse, digne d’un rêve de nature véritable aux sentiers verts bordés d’une opulence de gentiane, campaniles, rhododendrons, bruyères et autres silènes.
Quelques citations philosophiques népalaise vous feront méditer sur les multiples jours de pluie connus cette année. La nature a profité et renaît des cendres, celles que j’ai pu rencontrer sur certaines étapes françaises les années de canicule. Les parterres jaunis par le manque d’eau reprennent leurs nuances de verts et se colorent de floraisons multiples. La nature reprend souvent ses droits si on l’empêche de suffoquer.
La Suisse ne manque pas d’eau. Lacs, fleuves, rivières… forment avec les montagnes les remparts de ce pays. L’histoire suisse raconte que ces remparts protégeaient l’homme libre. L’idée de la liberté unit le pays qui ne l’est pas pas par une langue commune. Il est bercé par trois langues mais aussi par de divers dialectes. Après plusieurs cantons traversés, le choix s’avère cornélien lorsqu’on est soucieux de politesse et de respect envers les randonneurs croisés : Grüezi, Grüessech, Salü, Hallo, Tschou… Il fut longtemps usage de s’appliquer aux différents moments de la journée. Mais l’essentiel est de pas omettre la salutation.
La traversée helvétique débute par la partie germanophone, les cantons de Saint Gall et Glaris pour se poursuivre dans les cantons primitifs de la Suisse : Uri, Obwald et Nidwald avant de franchir le grand canton de Berne et de rejoindre la partie francophone. Dès le deuxième jour, la marche vous plonge dans une carte postale, celle illustrée de chalets, de troupeaux d’alpages, de marmottes mais elle vous plonge aussi dans la dureté du dénivelé. L’arrivée au premier col : le Foo Pass. Faut-il être fou pour s’engager dans la traversée de l’arc alpin ? J’ai rencontré plus fou… J’entends l’histoire d’un trailer qui va parcourir la Via Alpina en courant, je rencontre un breton qui, par cet itinéraire, se prépare à l’ascencion du Mont Blanc. D’autres, moins fous, abandonnent ou sillonnent en plusieurs fois. Le col de Foo est situé entre les sommets du Foostock et du Piz Sardona, entre le canton de Saint Gall et celui de Glaris, d’ici s’ouvre le haut lieu tectonique Sardona, qui présente le phénomène géologique de chevauchement, où les roches anciennes se trouvent sur les roches plus jeunes. Ces traces uniques témoignent de la force de la collision des plaques européenne et africaine qui a fait éclore le massif alpestre.
Je ne plaisante plus au passage du Richetlipass, l’étape est longue mais diverse. Le sentier arpente forêts, pâturages, rocailles, crêtes, amphitéâtre herbeux peuplée de vaches brunes des Alpes,… La montée finale au bord d’un névé est impitoyable.
La météo est tout aussi hétéroclite. Le jour débute sous la chaleur caniculaire, la grêle suit et le premier orage se présente, exhibant la foudre puissante des cimes. La routine météorologique s’installe progressivement pour les jours suivants. Le matin se revêtit d’un bleu azur avant de se laisser envahir par de sombres nuages que l’on pourrait presque parfois calquer aux nuées ardentes d’une éruption volcanique. Je scrute alors chaque dépression.
La prochaine se manifestera le jour de la fête national suisse, le 1er août. Je croise alors le plus grand alpage du pays, celui bucolique d’Urnerboden où des familles montent aux chalets d’altitude en compagnie de leurs troupeaux. On dit alors que les animaux sont en vacances. Ils redescendront fiers, ornés de parures fleuries à la fin de l’été.
Les panoramas d’exception se prolongent dans ces cantons primitifs. Ici on prend conscience des traditions comme la fenaison, le fauchage du foin sauvage sur des pentes raides, à intérêt tant nutritionnel qu’écologique, préservant la qualité des plantes mais aussi l’intervention et présence d’insectes. La fenaison travaille également à la prévention des avalanches.
À l’aube du cinquième jour, je croise l’histoire à Bürglen, berceau d’une figure légendaire de l’indépendance suisse, Guillaume Tell, devenu un des symboles du refus de l’ingérence étrangère et de la liberté des peuples. Il pourrait être une figure contemporaine…
Je marche depuis cinq jours, j’ai avalé une centaine de kilomètres, franchi quatre cols, traversé trois cantons, fais face aux orages et à de multiples taons. L’effort se poursuit avec la montée vers le col de Surenenpass. La première partie, depuis la charmante ville d’Attinghausen jusqu’à la station de Brüsti, peut se faire en téléphérique, une bonne option pour poser les courbatures des premiers jours et s’éviter une montée torturante de bon matin. Et c’est là toute la bienveillance de la Via Alpina, on bénéficie de l’hospitalité et la gentillesse des populations, mais on peut en prime se récompenser parfois, sans abus;), d’une icône du transport suisse, le car postal, afin de terminer les trois derniers kilomètres, ou d’une cabine pour soustraire quelques mètres de dénivelé.
Le Surenenpass était une étape que je redoutais un peu en raison de la présence de plusieurs névés. Dans le brouillard et le froid, je me hisse doucement et surement vers le col le long des arrêtes le long des barres rocheuse, du terrain abrupt, des marches. A la descente, à l’alpage de Blackenalp, un thé aux herbes et un morceau de tarte sont un réconfort. Autre réconfort SERA celui du refuge Stäfeli, une halte revigorante en toute simplicité au pied des glaciers bleutés.
Le ciel bleu est de retour. Les paysages du soir sont oniriques. Ils sont une authentique récompense chaque jour lorsque l’exigence s’accentue.
Je reprends la trace ardemment chaque matin, mon baluchon, cher compagnon de pérégrination, méticuleusement rangé. Au début, je fus moi-aussi méticuleuse et méthodique dans l’étude de ma carte, étudiant chaque tracé, chaque dénivelé. Au bout de plusieursjours, je me laisse un peu plus guider et m’enivrer par les chemins. Je ne calcule plus. Je ne compte plus les heures de marche, les heures de silence, les heures d’écoute de poètes, d’Hafez à Rimbaud, d’aventuriers de Tesson à Désérable, les heures de musique de Sergei Rachmaninov à Pablo Nouvelle, les heures de lectures du soir du Zahir de Paulo Coelho ou les heures de trêves nocturnes. Nicolas Bouvier disait que la vertu d’un voyage, c’est de purger la vie avant de la garnir. Je me purge en marchant et je me garnis de nouveaux apprentissages. Et c’est aussi là toute la bienfaisance du long cours, il est possible de créer sa propre trace. On raconte d’ailleurs que la Via Alpina est un sentier sur lequel chacun entreprend son propre voyage.
La nostalgie est bien présente lors de cette traversée suisse. On perçoit celle des vieux hôtels et pensions de famille, certains proposant la nuit en dortoir ou dans d’humbles petites chambres, dans un chalet de bois fidèle à l’hospitalité traditionnelle d’autrefois, comme à Engstenalp ou Griesalp : bouillotte, édredon garni, grincement du bois. Tout y est.
Et c’est ce charme conservé de la belle époque des stations de ski suisses qui est convoité par le tourisme internationale de masse en vallée. Relativement seule auparavant, je m’apprête à affronter une foule cosmopolite à partir d’Engelberg, au pied du Titlis, puis à Grindelwald jusqu’à Lauterbrunnen. Quand la plupart se contente des attractions communes, les “randonneurs” d’outre-atlantique sont présents sur quelques étapes dans le canton de Berne, relatées dans leurs guides européens spécialisés. On connaît l’affluence sur le GR 20 corse ou le Tour du Mont Blanc… Malheureusement, certains n’ont qu’une maigre connaissance du terrain montagneux européen et peuvent manquer de discernement en amont des cols techniques. L’expérience est faite avec une citadine de San Francisco en panique devant les échelles verticales du col de Sefinenfurgge. Nous la rassurons à plusieurs et elle parvient à franchir le col en douceur.
On ne répétera jamais assez que l’espace de liberté que représente la montagne doit s’envisager avec prudence, sagesse et humilité.
Autre expérience avec le passage du Höthurli dont la voie normal est fermée cet été. Le contournement proposé sera sujet aux échanges sur les étapes le précédant. “Tu passes le Höthurli ou pas ?”. Il s’agit du point culminant de la Via Alpina, l’étape reine. Certains s’aventureront sur la déviation, équipés de cordes, d’autres prendront le car postal pour rejoindre la halte suivante, je choisis d’obliquer à pied et de traverser par le nord pour rejoindre Kandersteg. Une fois de plus, le solitaire se doit à la prudence mais il doit aussi garder à l’esprit le plaisir et non la peur ou la douleur. Ce fut mon étape reine personnelle, une très, très longue étape sous la chaleur harassante revenue, subissant un peu les dénivelés mais toujours avec les panoramas gratifiants. Je termine la journée par deux Sinalco cul sec (limonade suisse à base d’orange, de citron et de mandarine) dans une auberge routière tenue par un personnage féminin et ses bergers allemands, certes bien tous hospitaliers.
À Kandersteg, je reçois mon colis de ravitaillement confié à mon frère à mon départ : repas lyophilisé, gateaux, barre de spiruline Aka Food. Le ravitaillement est une option parfaite pour éviter de porter tout le poids de son autonomie et puis moralement, il est toujours sympathique de recevoir un objet sur une course en solitaire. C’est un peu la carte postale que l’on s’envoie ;). La poste est ouverte ce dimanche matin et je récupère mes victuailles arrivées en Poste restante. Alors bien-sûr, mon sac qui s’était allégé se retrouve à nouveau lourd. Au quatorzième jour et à l’approche d’un autre col redoutable, le Bunderchrinde, je prend la décision de faire mon offrande aujourd’hui. Cette dernière est en quelque sorte devenue un rituel pour moi lors de grandes randonnées. J’offre un peu de ma nourriture ou de mes affaires à d’autres randonneurs qui sont dans le besoin, je laisse une petite empreinte à la montagne afin de la remercier. C’est un cérémonial acquis dans les Andes. Avant chaque expédition, mon guide louait la mère montagne pour son accueil et sa protection.
Le Bunderchrinde est la dernière grosse difficulté sur la Via Alpina. Mes louanges ont été entendues et m’ont donné la force de gravir le pierrier. Là haut, la vue sur le lac Oeschinensee est époustouflante. Au loin, depuis l‘autre versant, les cimes perdent en altitude ; le Léman se rapproche. La descente est forcément éreintante, une pente raide composée de petite rocaille instable, miroir de l’ascension. Mais je gagne bientôt ma récompense, un autre beau souvenir et une belle rencontre sur cette Via. Je passe la nuit chez Christa et Gottfried qui accueillent les itinérants au sein de leur alpage. Pendant que Gottfried s’occupe de son troupeau, je discute voyages et traditions familiales avec Christa. Je recommande cette halte chaleureuse et bienveillante au milieu des pâturages d’altitude, pour une heure ou une nuit.
Depuis Lenk, je m’introduisais dans le territoire du lynx, réintroduit en Suisse par le naturaliste Archibald Quartier dans les années 70. Le grand chat sauvage des Carpates a ensuite migré vers les Préalpes du pays d’Enhaut et les Alpes du nord ouest. Et depuis Lenk, la météo calme des derniers jours s’interrompit et de violents orages éclatèrent, dévastant certaines parties de la Suisse. J’allais alors subir chaque jour le courroux violent du ciel. La foudre et les pluies torrentielles ont dévasté la région de Brienz et de Grindelwald, mis en grande difficulté les randonneurs derrière moi, difficulté tragique pour certains… Une fois encore, le rôle de Goliath aura été interprété par l’acteur Nature et aura désavoué l’histoire du berger David. Il faut donc accepter l’imprévu et prendre certaines décisions.
Mes prochaines étapes n’allaient pas être épargnées, dès lors que je franchissais le col de Jable, frontière cantonale mais aussi plus largement territoriale puisqu’il s’agit ici d’accéder à la partie romande du pays. Ici, il est beaucoup question de sorcières ou de fées alors qu’en partie centrale et orientale, de petits hommes ou génies de la montagne sont concernés. Les mythes et leurs interprètes s’intervertissent… cependant la plupart d’entre eux s’enracinent dans la crainte de la nature imprévisible avec laquelle il faut vivre, ainsi l’expliquait, en 1872, Alexandre Daguet dans Traditions et Légendes de la Suisse Romande.
Alors dans cette crainte et par prudence, la pluie étant annoncée en forte quantité, il m’aura fallu renoncer à mon projet initial : traverser le lac en bateau le lendemain de mon arrivée à Montreux et voguer vers le sud pour croiser la frontière à la hauteur de Chamonix. Je renonce à quelques chemins détrempés et décide contourner deux étapes pour me persuader de ne pas franchir l’ultime et intimidant massif des Dents Blanches.
Mais un chemin détourné peut s’avérer tout aussi magistral. Ainsi ai-je pu déambuler le long du Rhône flamboyant depuis Montreux pour rejoindre mes amis genevois à Morgins. Depuis là, j’ai gagné le plateau de Barme par les crêtes et j’ai pu goûter au fameux choléra à la Cantine de Barmaz. Ne vous méprenait pas, le choléra est sans danger pour la santé et il est succulent ; il s’agit d’une spécialité valaisanne, une tourte composée de poireau, oignons, pommes de terre et fromage dont l’origine remonte bien évidemment à l’époque des épidémies de … Les habitants confinés avaient dû improviser un plat à base d’ingrédients produits sur place. Peut-être, un jour, un plat nommé Covid fera son apparition sur les cartes de nos restaurants de campagne...
Pour mon dernier jour, l’imposante barre rocheuse des Dents Blanches a denudé ses cimes et les a enrobées d’azur. Je reprends le chemin des crêtes, sentier historique des contrebandiers. Je rejoint le col de Cou, point de frontière d’altitude entre la Suisse et la France. Ma traversée helvétique prend fin ici.
Alors, j’ose à croire qu’une fée ou un génie des montagnes aura veillé sur ma traversée de cette Suisse riche de diversité de paysages et de personnages, de cultures et de traditions, de mythes et d’histoires. Et ainsi, on pourra questionner de l’expression romande « ça joue ou bien ? »… Oh oui, ça joue ! Merci vilmal Schweiz !
On raconte que la Via Alpina est un sentier sur lequel chacun entreprend son propre voyage. On entreprend son voyage intérieur, on entreprend son sentier par la facilité de changer, de contourner, de traîner, de flâner.
Cet été, j’ai entrepris mon propre voyage en traversant la Suisse d’est en ouest sur la Via Alpina, le chemin des cols alpins et plein d’autres. Je reviens de 21 jours de marche en Suisse, de l’est vers l’ouest. J’ai purgé mon esprit et mon âme en marchant. L’usure du corps est cela même qui donne un sens au voyage, et par extension à la vie.
les étapes et les hébergements
1. Sargans – Vorsiez Alp Siez 💚
2. Vorsiez – Elm (col de Foopass) 💚
3. Elm – Linthal (col de Richetlipass) 💚
4. Linthal – Urnerboden
5. Urnerboden – Altdorf (col de Klausenpass) 💚
6. Altdorf – Stäfeli (col de Surenenpass) Alpage Stäfeli 💚
7. Stäfeli – Engelberg – Engstlenalp (col de Jochpass) Dortoir Hotel Engstlenalp 💚
8. Engstenalp – Meiringen (Balmeregghorn + Planpatten) 💚
9. Meiringen – Grindelwald (col de la Grosse Scheidegg) 💚
10. Grindelwald – Wengen – Lauterbrunnen (col de la Kleine Scheidegg)
11. Lauterbrunnen – Mürren – Rockstockhütte 💚
12. Rockstockhutte – Griesalp (col de Sefinenfurgge) Pension Walrand-Pochtenalp 💚
13. Griesalp – Kiental – Obere Gumpel – Kandersteg 💚
14. Kandersteg – Adelboden (col de Bunderchrinde) Alpage Ferienalp 💚
15. Adelboden – Lenk Hotel Alpenruh 💚
16. Lenk – Zweisimmen – Gstaad Alpenchalet Weidhaus 💚
17. Gstaad – L’Etivaz – Chateau D’Oex B&N Le Berceau 💚
18. Chateau D’Oex – Montreux Auberge de jeunesse Montreux Hostel
19. Montreux – Monthey – Morgins 💚
20. Morgins – Barme Cantine de Barmaz 💚
21. Barme – Morzine (col de Cou)
Qui m’équipe pour mes aventures ? Espace Montagne – Rouen
Qui me fournit une trousse complète de secours ? La Pharmacie des Pommiers – Cambremer